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[Une expérience de vie avec] Soryane Thiam, ancienne élève du lycée français de Dakar
Soryane, en bref
Je m'appelle Soryane Thiam et j'ai 21 ans. Je suis Sénégalaise et Française (par ma mère) et j'ai vécu à Dakar toute ma vie jusqu'à mes 18 ans. J'ai étudié au Lycée Français Jean Mermoz où j'ai terminé ma scolarité avec l'obtention de mon Baccalauréat Scientifique avec environ 15 de moyenne.
Je ne savais pas réellement ce que je voulais faire après le lycée donc je me suis orientée vers des études assez générales. Ma mère a toujours voulu que je fasse une grande école et c'est donc, en partie, pour ça que j'ai choisi de faire une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce (CPGE).
Je n'ai pas choisi d'école d'ingénieurs parce que je n'étais pas particulièrement intéressée par toutes les matières scientifiques. J'ai cependant l'option ECS (Economique-Commerciale Option Scientifique) afin de pouvoir continuer à faire des mathématiques. Les lycées de CPGE sont classés puisqu'il y a des lycées plus reconnus que d'autres et qui garantissent de meilleurs résultats aux concours. Ainsi, c'est un parcours qui reste sélectif et pour être accepté il faut avoir une certaine moyenne. Personnellement, je me rappelle avoir eu plus de 14 au 1er semestre de ma Terminale et plus de 15 au 2ème.
Mon parcours Post-Bac plus en détail
J'ai donc effectué deux années de classe préparatoire au lycée Ampère à Lyon qui est un bon lycée. Les matières principales qu'on aborde en ECS sont : mathématiques, géopolitique, philosophie, littérature, anglais, espagnol…Ce sont des matières très intéressantes qui permettent réellement de mieux comprendre le monde qui nous entoure et qui nous instruisent réellement !
L'idée est de faire ces deux années, qui sont très exigeantes en charge de travail, avec un objectif précis en terme d'école à obtenir. En général, nous nous focalisons plus sur les 10 premières écoles de commerce de France et chacun se fixe un objectif en fonction de ses aptitudes.
Le concours que nous passons se constitue d'écrits généraux et d'oraux (qui varient en fonction des écoles). Il y a une première sélection après les écrits (chaque école fixe une barre à partir de laquelle nous sommes désignés comme admissibles) puis une deuxième avec les notes obtenues aux oraux. A la suite de ce deuxième résultat, nous avons une note finale qui correspond à un classement pour chaque école de commerce (car chacune a ses propres épreuves et coefficients). Nous remplissons une liste d'écoles par ordre de préférence (comme APB) et nous sommes ensuite sélectionnés selon notre classement (en sachant que chaque école accueille environ une promo de 450 chaque année).
J'ai donc intégré Toulouse Business School qui est dans les 10 premières écoles de commerce et je suis passée directement en L3. La L3 en écoles de commerce consistent en un tronc commun qui se compose de Comptabilité, Contrôle de Gestion, Economie, Marketing, Droit, Développement International, Statistiques, RH, Vente…
Pour pouvoir passer en M1, il faut obtenir 10 dans toutes les matières. Cependant, nous faisons beaucoup de travaux de groupes et on cherche toujours à stimuler notre créativité avec des ateliers, des séminaires, des projets… Le grand avantage des écoles de commerce est que l'étudiant est maître de son parcours. En L3 par exemple, nous avons le choix de suivre le parcours DSCG qui vise les personnes intéressées par l'audit. Les écoles de commerce sont très axées sur l'international et l'ouverture au monde. En ce qui concerne mon école (ce n'est pas exactement la même chose pour toutes), nus avons l'obligation de faire un semestre à l'étranger (dans un des campus de l'école ou dans une de leurs centaines d'universités partenaires). Je pars d'ailleurs à Hong Kong en janvier 2019. De plus, le parcours en école de commerce va nous donner l'opportunité de faire plusieurs stages afin de gagner en expérience et de fortifier notre réseau. Nous avons le choix de faire une année de césure entre notre M1 et M2 avec deux stages de 6 mois maximum.
En M2, l'étudiant peut choisir d'effectuer un double diplôme à l'étranger avec une université partenaire ou encore en France (par exemple, un double diplôme Sciences Po). Cela permet d'obtenir un Diplôme Grande Ecole ainsi qu'un autre dans la spécialité choisie, ce qui est favorisant dans le milieu professionnel. Les écoles de commerce mise beaucoup sur la création d'un réseau qui nous permettra de faciliter notre entrée dans le monde professionnel. Elles nous proposent donc beaucoup de moyens pour préparer cette entrée. La vie extra-scolaire en école de commerce a beaucoup d'avantages, on pense d'ailleurs souvent que les étudiants d'écoles de commerce ne travaillent pas (ce qui est faux!). Il y a beaucoup d'associations qui amènent de la vie à l'école (association de cuisine, de sport, de politique…).
Mes expériences de vie
Pendant ma L3, j'ai participé à un atelier encadré par mon école et à cette occasion j'ai été rédactrice dans un blog critique sur les nouveaux phénomènes sociaux-économiques. Cet atelier nous a réellement permis de stimuler notre créativité parce que nous avions champs libre sur le format que devaient prendre nos continus.
Cet été j'ai effectué un stage en Audit à Mazars Sénégal (cabinet international d'audit, de conseil et de fiscalité). Pour ce qui ne le savent pas, l'audit consiste en la vérification de la conformité des comptes d'une entreprise par rapport à un référentiel (qui varie selon les secteurs d'entreprises). Globalement, j'ai participé aux missions d'audit des banques. En fin de saison, nous faisions principalement des missions sur les arrêtés de compte à différentes dates. La spécificité est que le Plan Comptable Bancaire a été récemment révisé en Plan Comptable Bancaire Révisé (PCBR) et nous avions comme mission de vérifier que les banques avaient correctement respecté les nouvelles réglementations.
Je sais que ça n'intéresse pas forcément tout le monde donc si jamais quelqu'un a des questions, je suis disponible pour y répondre !
Outre cela, je fais partie d'une association appelée Sunureew (http://sunureew.com/SunuReew/web/1) qui cherche à promouvoir l'émergence du Sénégal à travers l'implication et l'engagement des jeunes.
Et ma vie sociale dans tout çà?
Je dois avouer qu'en classe préparatoire, on a que très peu de temps pour soi-même. On arrive tout de même à conserver une vie sociale mais elle reste minime.
Pendant les vacances scolaires, on a tout de même le temps de changer de ville et de se changer les idées.
Par contre, en école c'est tout autre chose ! On a beaucoup de temps pour entretenir notre vie sociale.
Pour ceux qui aiment la fête, il y a beaucoup de soirées organisées par les différentes associations de l'école.
On a également l'opportunité de faire beaucoup de voyages à travers l'Europe à coûts réduits (c'est l'avantage d'étudier en France !).Pour vous donner une idée, cette année je suis allée à Londres, à Barcelone et à Prague…
J'espère vous avoir intéressé !
Soryane THIAM pour l'ALFD / Novembre 2018.
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