[Une expérience de vie avec] Fama Reyane Sow

27 décembre 2018 Ancien-ne du réseau

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[Article en partenariat avec l'association locale ALFD de Dakar]

Je m'appelle Fama Reyane Sow. J'ai 29 ans. Je suis mariée et j'ai deux petits jumeaux âgés de 2 ans.

J'ai été au lycée Jean Mermoz de ma Sixième à ma Terminale, et j'ai obtenu mon Bac série ES en juin 2007. A l'époque, je voulais absolument faire Science Po, parce que c'était prestigieux, et que je m'intéressais pas mal à la Politique. Mais j'ai raté le concours et je n'avais pas de plan B. J'ai tout de même trouvé une Université, à Toulouse où j'ai débuté une licence AES (Administration Économique et Sociale). J'y ai effectué une année, et j'ai détesté ça !

Ce n'était absolument pas ce que j'avais envie de faire.

En parallèle, je viens d'une famille d'artistes, et justement mes parents ont toujours eu peur que l'on suive cette voie qui est un peu précaire.

Moi c'était le cinéma, ça a toujours été ma passion, et surtout l'écriture. Donc depuis que j'ai 17 ans, j'écris : des nouvelles, des romans, des poèmes, des scénarios et tous pleins de choses. Mais je n'avais jamais imaginé en faire un métier.

Quand j'en ai parlé à mes parents, c'était la catastrophe ! On a beaucoup débattu et finalement ils ont gagné. Et j'ai promis d'avoir un diplôme « sérieux » dans une matière, peu importe laquelle.

J'étais douée en Géographie et c'était en cohérence avec mes choix de vie car je suis quelqu'un de proche de la nature, qui rêve de vivre à la campagne plus tard. Donc, j'ai opté pour une licence de Géographie et Aménagement du territoire, à l'université du Mirail à Toulouse, qui depuis, est devenue l'université Jean Jaurès.

Je ne saurais pas tellement raconter la vie de la fac, parce que j'étais tellement écœurée de l'école après ma première année de fac que je n'avais plus du tout envie d'y aller. J'ai donc fait toute ma licence à distance, par correspondance. J'habitais pourtant à 300 mètres de l'université, mais je voulais du temps pour moi. Je suivais des cours magistraux et certains stages de l'ESAV (école de cinéma), j'écrivais, j'allais au cinéma. Et en même temps je respectais l'engagement pris avec mes parents. J'ai donc obtenu mon diplôme.

Après ça, j'aurais pu retourner à l'école de cinéma et tout reprendre du début, mais encore une fois, j'étais découragée de devoir tout reprendre à zéro. J'ai donc décidé, tout simplement de rentrer à Dakar et d'apprendre le cinéma sur le terrain.

Encore une fois, ce n'est pas évident car c'est un métier où il y a des règles et des bases à connaître.

Et toute seule c'était dur, même si avec la fac à distance, j'ai pris l'habitude d'avoir une bonne routine et une bonne organisation. Et j'ai trouvé une école, ou plutôt deux : une à distance avec ciné-Cours Québec, grâce à laquelle j'ai eu une attestation de formation professionnelle en Scénario de fiction. Et une école à Dakar où c'était plus le côté technique, réalisation, production, montage.

Et ensuite, je me suis formée sur le tas, en écrivant beaucoup, en travaillant comme Assistante Réalisatrice sur des tournages, et en lisant énormément de livres sur le sujet.

J'ai gagné un concours au Fespaco* avec un scénario de long métrage, et je suis allée en résidence d'écriture au Tchad et en Tunisie ou là encore j'ai beaucoup appris sur l'écriture et le cinéma en général.

Aujourd'hui, je vis à Dakar, j'ai monté ma boite de production audiovisuelle avec mon mari. À la base, c'était pour faire du cinéma, mais ce n'est pas si facile. Il faut trouver des fonds, mais surtout avoir assez d'expérience parce qu'on ne peut pas se lancer dans un long métrage comme ça, surtout que la production d'un film coûte très cher. Donc pour l'instant c'est surtout un travail alimentaire. Nous réalisons des publicités, des publi-reportages et des documentaires pour les entreprises, ainsi que des clips vidéo. En attendant de pouvoir enfin nous lancer !

Voici notre adresse email, si vous voulez en savoir plus sur ce que nous proposons : khaleebi.prod@gmail.com